Wavre, Pépinière de la bande dessinée
L'inspiration serait-elle plus féconde à Wavre ? La ville a vu en
effet fleurir bien des crayons verdoyants dont la renommée a depuis longtemps,
dépassé ses frontières. Rencontre avec trois des plus illustres croqueurs de
frimousses. 2) Quels sont les objectifs que vous poursuivez dans votre oeuvre ?
3) Lorsque vous déambulez, l'esprit libre, dans Wavre, quels sont les
endroits que vous fréquentez de préférence et pour quelle raison ? Né à Ixelles et installé à Wavre depuis 1975, il est le père d'une très
nombreuse famille : le pilote automobile de papier Alain Chevalier, les flics de
choc AL et BROCK (21 titres déjà parus aux éditions Lombard); Gord, le héros
d'un futur proche et depuis 1994, la « GENERATION COLLEGE » dont le premier
album, « Dakota » , sorti en mai 94 a été tellement bien accueilli qu'il
était déjà en réimpression en novembre.
1) Existe-t-il, à Wavre, un micro-climat propice à la bande dessinée.
Pourquoi avoir choisi cette ville pour y vivre ?
Christian Denayer
1) Il y a assurément un environnement propice à la création. Celui de Wavre
est verdoyant et agréable. J'aime son esprit à la fois petite ville et gros
village où tout le monde se connaît sans que l'on doive subir ces regards
obliques qui vous épient derrière les rideaux. Le côté humain, c'est
important ! Ce qui m'a d'ailleurs le plus frappé quand je suis venu m'installer
ici, c'est la gentillesse et l'accueil de la part du personnel communal et des
commerçants.
2) Mes deux séries actuelles sont les histoires policières de « Al et Brock
» ainsi que « la Génération Collège » . Pour les premiers, il y a certes
beaucoup de carambolages dans le style feuilleton américain, mais je m'attache
malgré tout à l'intérêt psychologique de mes personnages. Ma deuxième
série, elle, est plus morale. Mais sans paternalisme aucun. C'est une mise en
garde optimiste envers les jeunes sur les problèmes qui sont les leurs.
3) Wavre étant une petite ville où l'on peut trouver de tout, ma famille et
moi en fréquentons la plupart des magasins. Ayant souvent besoin de travaux
photographiques soignés, je squatte quasiment le magasin Cinébel. Sur un plan
encore plus convivial, nous fréquentons assidûment quelques restaurants comme
les chinois King Fook Garden et la Grande Muraille, des pizzerias comme le
Giardino del Pulie, l'Incontro et la Luppia, ou encore des spécialistes des
produits de la mer comme le Saint Malo. Le rituel quotidien passe également par
la pause-café dans quelques beaux établissements (la Paix, Christensen, la
Luppia ou encore le café de l'Hôtel de Ville...) Je me demande si je ne
fréquente pas aussi tous ces endroits pour y revoir quelques uns de mes dessins
ainsi que ceux de collègues que les patrons ont encadrés ?
Propos recueillis par Philippe FIEVET le 11 mai 1995 dans Le Match de Wavre