« Pourquoi j'habite le Brabant wallon ? »
Dessinateur d'Alain Chevallier dans «Tintin», Christian Denayer s'est installé avec sa femme et sa fille Christelle dans le Brabant wallon, à proximité de Wavre. Il habite un nouveau lotissement et nous en parle ainsi que de sa région:

- J'ai besoin de calme, loin de la pollution. J'ai choisi le Brabant wallon car ce n'est pas trop loin de Bruxelles. Je dois, malgré tout, garder le contact avec mon éditeur. J'aime particulièrement la région de Wavre et ses paysages très vallonnés, sa verdure. De plus, cette partie du Brabant wallon n'est pas encore envahie par les usines. Les maisons que l'on y construit sont généralement bien implantées dans le cadre.

 Il y a toutefois des exceptions: Louvain-la-Neuve en est un exemple. C'est une architecture qui ne laisse personne indifférent. Un dessin qu'il a fait spécialement pour « La Dernière Heure - Brabant wallon » où l'on reconnaît son héros, Alain Chevallier.
Pour moi, il y a trop de béton et je trouve qu'on aurait dû respecter le visage architectural brabançon: style-fermes avec cours intérieures. Avec un peu d'imagination, les architectes auraient dû y penser... Ce qui est positif, par contre, c'est le centre piétonnier. Mais cette architecture manque de chaleur, est sinistre et tue l'esprit du Brabant wallon. Toujours à propos de l'implantation de l'U.C.L., à Louvain-la-Neuve,  j'ai peur qu'elle n'envahisse, dans quelques années, toute la région de Wavre et d'Ottignies. Il ne faut pas que Wavre perde de sa personnalité à cause de cette situation! Je suis aussi effrayé par le nombre de routes nouvelles que l'on trace dans le Brabant wallon. Bientôt, les agriculteurs ne pourront même plus cultiver des fraises! C'est la civilisation de l'asphalte. Pourtant, actuellement, les liaisons sont faciles à l'exception peut-être de Nivelles à Jodoigne.
« L'on a parlé d'un éventuel rattachement du Brabant wallon à d'autres provinces. Je trouve l'esprit brabançon assez vif et se distinguant de la mentalité namuroise ou hennuyère. C'est une hérésie, d'après moi, de vouloir toujours tout rattacher à tout. Surtout à une époque où tout le monde cherche son identité et où l'idée est au nationalisme... Je suis pour l'unité belge mais en gardant son cachet régional spécifique. Cela dit, je déplore que la terre brabançonne soit, de plus en plus, le dortoir des Bruxellois. Son caractère agricole se perd et c'est bien dommage. De plus, il devient difficile de ne pas se faire écraser à Wavre, cette ville étant toujours souriante mais il faut qu'elle fasse attention : elle est de plus en plus envahie par les constructions...
« La pollution ? Il y a les odeurs chroniques de Mont-St-Guibert et les rase-motte des avions de Beauvechain et ils ne s'en privent pas...»
P.F. dans « La Dernière Heure - Brabant wallon » du VENDREDI 27 JANVIER 1978

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