Les paris sont ouverts


Nos auteurs sont-ils des pères tranquilles ou, au contraire, des héros en puissance menant une vie aventureuse farcie de gags ?
A vous de faire la part du vrai et du faux, et de cerner la personnalité profonde des dessinateurs et scénaristes.

Jérôme GERARD.

1. Contrairement à ce que ses dessins réalistes donnent à penser, Christian Denayer est un amateur de contrepèteries et de calembours. Récemment, dans une crémerie bruxelloise, il était occupé à faire des achats et il demanda une livre de beurre de ferme.
- Au poids ?, s'enquit la marchande.
- Aux pois ou aux carottes, répliqua notre plaisantin.
 
2. Affecté au service social et culturel d'une caserne de Namur, Christian Denayer a gardé de son service militaire un souvenir sans rancune. Le seul incident regrettable survint l'unique nuit où il monta de garde. Vers le matin, un gros
transport devait sortir de la caserne, et notre milicien qui, littéralement, dormait debout, se mit à lever mollement la barrière fermant le passage. Trop mollement sans doute, car le chauffeur, ayant enclenché ses vitesses, percuta la barrière qui se plia à angle droit. Heureusement pour notre milicien. c'est le camionneur qui fut jugé fautif et Christian Denayer put même se permettre un calembour de circonstance : « L'heurt est grave ! ».

3. A l'occasion du 30e anniversaire de Tintin, on organisa dans la salle Arlequin, à Bruxelles, une soirée-animation à laquelle furent invités tous les collaborateurs du journal. Arrivant au dîner avec un sérieux retard, Christian Denayer se précipita vers ses confrères dessinateurs afin de les saluer. Il tendit la main vers Hermann, déjà assis, mais, trébuchant dans une chaise, le père des Casseurs enfonça son index droit dans l'oeil gauche d'Hermann, tandis que son autre main plongeait dans le verre du susdit Hermann. Depuis, chaque fois que Christian Denayer rencontre le dessinateur de Comanche, ce dernier prend la position de parade des lutteurs de karaté, une main en protection entre les deux yeux...

4. Christian Denayer a gardé de son voyage aux Etats-Unis d'impérissables souvenirs. Tout a commencé dans le Boeing 747 qui volait vers Atlanta. Un grand nombre de jeunes gens d'une vingtaine d'années semaient, par leur vacarme et leur exubérance, la perturbation parmi les passagers. Au bout de quelques heures, l'énervement était à son paroxysme et les récriminations se faisaient de plus en plus violentes lorsque, soudain, le survol des Etats-Unis ayant commencé, les bruyants jeunes gens se groupèrent et se mirent à entonner de superbes mélodies vocales : il s'agissait d'une chorale de Daytona, de retour d'une tournée en Europe. Le... choeur a ses raisons que la raison ne connaît pas, et les passagers, ravis, ne regrettèrent plus la présence des jeunes Daytoniens qui, cette fois, ne ... détonnaient plus.

5. Dans le golfe du Mexique, un bateau de pécheurs de thon emmena Christian Denayer et sa famille à la découverte des petites îles inhabitées, parsemées au large de la Floride. Vers midi, les passagers déberquérent sur un îlot enchanteur, mais sans ombrage. Floride rime avec torride : la chaleur était telle que les touristes, pour trouver un peu de fraîcheur, durent se plonger dans l'eau jusqu'à la poitrine et avaler leurs sandwiches, les mains en l'air, comme dans les westerns. La loi de... lunch, en quelque sorte.

6. A Disneyworld, parmi les attractions, on peut suivre sur de grands écrans lumineux le travail de caricature qu'exécutent, à la demande des touristes, quelques dessinateurs. Bien entendu, Christian Denayer ne rata pas l'occasion de surprendre tout son monde en s'installant personnellement à la table de travail et en réalisant la caricature du... caricaturiste de service.

7. En route pour Yosemite Park dans une voiture de location, Christian Denayer eut la désagréable surprise de jouer au chat et à la souris avec un des monstrueux transports qui sillonnent les Etats-Unis. Respectueux de la limitation de vitesse, Christian était dépassé dans les descentes par ce camion fou qu'il doublait dans les côtes. Au bout d'une vingtaine de kilomètres, Christian eut la sensation bizarre d'avoir vécu une scène semblable dans une autre vie. Après quarante kilomètres, il fit le rapprochement avec un film de cinéma déjà vu. Après soixante kilomètres, le titre « Duel » lui revint en mémoire. Après quatre-vingts kilomètres, il pria le ciel pour que le routier ait, lui aussi, regardé le film jusqu'à sa fin. Après cent kilomètres, mort de peur, Christian préféra stopper à une station-service et laisser filer le poids lourd : mieux vaut en effet ne pas se mesurer avec les... gênants de la route américain.
Réponses 
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