ment de recevoir des ordres, même justifiés, de son cadet. Leurs différends sont toutefois empreints d'une immense tendresse. Ils sont également ponctués par la maladresse congénitale qu'ils ont tous les deux à piloter une voiture. »

- Leurs motivations n'ont jamais changé?

« Dès le départ, ils se sont donné pour tâche de défendre la veuve et l'orphelin. C'est ce qui les motive toujours aujourd'hui. S'ils agissent parfois à la limite de l'illégalité, ils n'en demeurent pas moins foncièrement honnêtes. Al et Brock ne seront jamais des ripoux! Leur mission sociale s'avère maintenant plus complexe. Ils ne se contentent plus de croiser des gens. Ceux qu'ils rencontrent deviennent les acteurs de l'histoire. Dans 


l'épisode qui commence cette semaine, interviennent ainsi deux personnages attachants qui traversent des moments pénibles: Stanley et sa fille Cathy. Celle-ci vient en effet de découvrir que son père mène une double vie et qu'il n'a cessé de mentir à toute sa famille. Il ne s'agit pas ici, comme dans « Le Trou dans la Tête», d'un conflit de générations, mais d'un problème de confiance filiale soudainement trahie.»

- Votre méthode de collaboration avec A.P. Duchâteau est-elle demeurée la même?

«Notre système de collaboration a effectivement changé. André-Paul Duchâteau me propose, comme d'habitude, le synopsis du nouvel épisode qu'il a concocté, mais nous discutons davantage ensemble du sujet et de la

 

 manière de le développer. Nous définissons d'abord de façon précise la psychologie des protagonistes qu'il a créés. De là, nous détaillons ensuite les rebondissements du scénario. Le caractère des personnages dicte en effet leurs réactions et influence dès lors le déroulement du récit. Cette approche permet de faire jouer aux personnages, un vrai rôle actif. Elle permet surtout d'introduire de l'émotion dans l'action. De cet échange d'idées résultent les divers ingrédients de l'histoire qu'André-Paul Duchâteau se charge de définitivement structurer. Quand je commence à dessiner, je dispose déjà de la presque totalité du récit détaillé, prédécoupé et dialogué. C'est là encore une méthode de travail que nous utilisons depuis peu. Cette vue d'ensemble facilite les modifications qui pourraient 


se révéler nécessaires en cours de réalisation. »

- Pourquoi le héros emprunte-t-il ses traits à Humphrey Bogart?

« Le personnage nous semblait parfaitement correspondre à l'image qu'on se fait de Bogart au travers de ses films. De «Casablanca» au «Faucon maltais», en passant par «African Queen » et « La Maison des Otages», Bogart pouvait aussi bien incarner les durs, les lâches, les tendres, les méchants... Stanley a ce même côté ambigu. Sous des dehors de père de famille paisible, il mène une double vie qui n'est pas de tout repos. Pour André-Paul Duchâteau qui est un de ses fans, mais aussi pour moi, c'était en outre une manière de rendre hommage à ce grand acteur qui fait partie des mythes hollywoodiens qui ont marqué notre adolescence. Rares sont aujourd'hui les acteurs de cette trempe. »

 


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